Comment reconnaître une arnaque crypto monnaie ?
Il n’est pas toujours simple de distinguer les plateformes frauduleuses de celles qui ne le sont pas. Néanmoins, certains signes doivent vous alerter.
Des escrocs au discours bien rodé…
Les escrocs ont recours à des techniques bien connues. Ils contactent leur future victime par email, téléphone, via les réseaux sociaux ou des messageries privées, parfois après que celle-ci ait laissé ses coordonnées dans un formulaire sur un site proposant d’investir dans des « crypto-monnaies ».
Ils font d’abord preuve d’une grande amabilité et cherchent à instaurer un climat de confiance. Leur discours est toujours très élaboré, et ils s'appuient souvent sur tout un réseau de faux « professionnels du secteur ». Ils insistent sur l’essor des « crypto-monnaies », notamment du bitcoin, et font miroiter une monnaie 2.0 aux rendements très attractifs.
Les escrocs invitent leur future victime à investir directement son argent sur une plateforme frauduleuse, qui n'est évidemment pas autorisée à proposer des services sur crypto-actifs ; ou lui proposent de convertir son argent auprès d'un PSAN autorisé avant de l'orienter vers une plateforme de trading frauduleuse.
Après avoir investi, de petites sommes au début, un premier retrait des soi-disant bénéfices est accordé. La victime ayant désormais toute confiance dans le placement, elle investit des montants plus importants mais qui, cette fois-ci, ne seront jamais récupérés.
Les interlocuteurs finissent par devenir injoignables ou trouvent différents prétextes pour ne pas réaliser de nouveaux retraits (somme bloquée pour une durée minimale, problème technique, etc.). Dans certains cas, ils demandent même d'effectuer d'autres versements pour débloquer le problème, par exemple en prétextant le paiement de fausses « taxes » ou de faux « impôts ».
D'autres schémas à repérer pour éviter les arnaques
L'arnaque dans l'arnaque ou arnaque au remboursement : une fois que les escrocs ont compris que vous les avez démasqués, une deuxième arnaque peut se mettre en place. Une nouvelle personne (avocat, banque, autorité publique) vous contacte et vous fait croire que vous allez pouvoir récupérer vos fonds… en déboursant encore de l'argent ! Souvenez-vous : ni votre banque, ni l'AMF, ni aucune autre autorité ne vous contactera jamais d'elle-même pour vous aider à récupérer les fonds perdus.
Jouer sur les sentiments : pour vous piéger, les escrocs savent instaurer un climat de confiance. « Relation amoureuse » sur des applications de rencontres, « amitié » sur les réseaux sociaux, « forte préoccupation » pour la situation personnelle des personnes âgées ou isolées… Méfiez-vous des discours de ces personnes que vous n'avez jamais rencontrées en vrai et des gens trop bien intentionnés.
Usurpation de notoriété : les escrocs peuvent usurper l'identité de personnalités publiques, de journaux ou de chaines d'informations renommées. Ils créent de faux sites web, de faux comptes sur les réseaux sociaux et diffusent de faux articles, de fausses déclarations ou utilisent des images provenant d'émissions télévisées pour vous inciter à investir sur leurs plateformes frauduleuses. Assurez-vous toujours de la fiabilité de vos sources d'informations !
Les formations en ligne : payantes, elles vous promettent de vous apprendre tout ce que vous devez savoir sur le trading de crypto-actifs. Attention ! On ne devient pas trader en quelques heures. Il s'agit d'un métier qui nécessite de nombreuses années d'études et d'une activité spéculative très risquée. Méfiez-vous de ces soi-disant formations et des plateformes par lesquelles elles vous encouragent à investir qui pourraient être frauduleuses.
Les signaux d’alerte
De nombreux signaux d'alerte peuvent vous mettre la puce à l'oreille. Certains sont facilement repérables : par exemple, des rendements élevés garantis (au-delà de 2 à 3%), ça n'existe pas !
D'autres signaux peuvent vous alerter, il faut prendre le temps de regarder les détails : absence de mentions légales, présentation sommaire sur le site internet, informations de contact et coordonnées bancaires de l'interlocuteur à l'étranger, etc. Pour tout savoir sur les signes d'une arnaque, consultez cet article.
Au moindre doute, prenez contact avec AMF Epargne Info Service par formulaire ou au 01 53 45 62 00, ou avec Assurance Banque Epargne Info Service au 34 14.
Victimes d'arnaques : ils témoignent
AMF Epargne Info Service reçoit de nombreux témoignages de personnes qui, ayant cru acheter ou investir dans des « crypto-monnaies », comme le bitcoin, se sont en réalité fait escroquer.
Monsieur C s'est inscrit sur une plateforme d'achat-vente de « crypto-monnaies ». Curieux, il a décidé d'investir 1 000€. Contacté en pleine nuit, on lui a proposé de prendre une position pouvant lui rapporter gros, mais il devait se décider dans l'instant et verser 10 000€. Monsieur C ne pouvant débloquer cette somme immédiatement, la plateforme lui a avancé l'argent. Le lendemain, un « conseiller » l'a rappelé pour lui annoncer qu'il venait de gagner 100 000€ ! Mais, en raison de l'avance de fonds octroyée par la plateforme, il devait partager 50% de son gain avec elle et donc lui verser 50 000€ pour récupérer la somme. Heureusement, l'importance du gain a suscité la méfiance de Monsieur C qui a refusé de leur donner l'argent. Il a perdu 1 000€, mais a évité de justesse d'en perdre 50 000€ de plus !
Madame A pensait acheter des « crypto-monnaies ». Après un premier versement, elle a été régulièrement contactée par la plateforme pour l'inciter à investir toujours plus, pour un montant total de 53 000€ versés. Dès lors qu'elle a demandé à récupérer ses fonds, plus personne ne lui a répondu au téléphone, prétextant que son « gestionnaire » était en réunion, en vacances ou en arrêt maladie. Le dépôt de plainte est désormais la seule solution qui s'offre à elle.
Monsieur V a investi 70 000€ sur une plateforme de « crypto-monnaies ». Les alertes de l'AMF à ce sujet l'ont incité à être méfiant. Il a donc souhaité récupérer ses fonds. Pour ce faire, la plateforme lui a réclamé le règlement de diverses taxes auxquelles il était soi-disant assujetti. Or, ces dernières étaient fictives ou ne concernaient pas Monsieur V ; et constituaient donc une raison supplémentaire de douter de la fiabilité du site. Là aussi, le dépôt de plainte est la seule solution qui s'offre à lui.